Un schéma directeur hospitalier, vecteur d’une croissance urbaine maitrisée : le contre-exemple du CH Espalion

Au fil des années, les Centres Hospitaliers ont vu leur physionomie, le but qui leur était assigné, les demandes qui leur étaient faites se modifier, parfois de manière abrupte, au fil des modifications de la société, de la médecine, de la prise en charge des patients.

Les bouleversements ainsi rencontrés, les extensions qui ont ainsi vu le jour, les modifications parfois rapides ainsi induites ont transformé ces établissements de Santé de manière profonde.

Et si les CHU ont pu se reconstruire, pour certains ex nihilo, les centres hospitaliers locaux ont souvent dû, au fil des opportunités foncières, s’agrandir, se reconstruire sur eux même, agglutiner différentes fonctions les unes aux autres.

Parfois, parce que le temps le permettait, parce que la Structure du Centre Hospitalier comptait des organes de réflexion, parce que les acquisitions foncières s’effectuaient en bloc, une réflexion d’ensemble donnait naissance à un Schéma Directeur Hospitalier, dont l’objectif consistait à poser les grandes lignes des évolutions futures. La cohérence était alors recherchée, tant en matière de soins que d’urbanisme ou de paysage.

Mais, si les exemples existent d’une évolution maîtrisée et réfléchie, nombreux sont les établissements qui ont davantage subi leur croissance. Et en cela, le Centre Hospitalier Jean Solinhac d’Espalion dessine un exemple assez symbolique d’une évolution plus difficilement maîtrisée.

Sur un grand site magnifique aux confins de la Ville, le Centre Hospitalier voit son premier bâtiment construit au XIX° siècle et s’en suivent d’autres constructions, sans logique apparente, chacune répondant aux mieux à la question singulière qui lui est posée au moment de sa conception, et parfois même partiellement interrompues ou modifiées en cours de conception, par des restrictions budgétaires.

Il en résulte un plan complexe, sans entités clairement définies, sans flux hiérarchisés et avec un étalement assez important.

Le concours lancé par le CH pour le Regroupement de 150 lits d’EHPAD, le transfert des unités de médecine et de SSR, et la création d’un pôle logistique, a clairement fait apparaitre le côté erratique de ce site et obligé à des prises de position allant vers des démolitions de différents bâtiments dont au moins un très récent, le plus récent…

Ce cas de conscience aurait-il pu être évité grâce à un Schéma Directeur Hospitalier mené en son temps ? Cette question, plus rhétorique que prédictive, permet de s’interroger, au travers de cet exemple, sur la difficulté de ce type de démarche, son importance et les avantages indéniables qu’elle peut amener à un centre hospitalier dans son développement au sein de son territoire de santé !